Chômage : les séniors dans le viseur #cdanslair - Reportage 27.05.2024

Chômage : les séniors dans le viseur #cdanslair - Reportage 27.05.2024

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5 месяцев назад

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Dans un entretien à La Tribune Dimanche, Gabriel Attal a dévoilé les contours de la nouvelle réforme de l'Assurance-chômage, la troisième en moins de cinq ans. Temps de travail nécessaire allongé pour prétendre à une allocation, durée d’indemnisation raccourcie : ce nouveau tour de vis formalisé par décret, publié au Journal officiel le 1er juillet 2024, doit entrer en vigueur le 1er décembre prochain. Avec à la clé, 3,6 milliards d’euros d’économies par an attendus dans les caisses de l’Etat, soit plus de 10 % du montant total des allocations versées en 2023. "Ce n’est pas une réforme d’économie, mais de prospérité et d’activité", se défend toutefois le locataire de Matignon, réfutant les accusations de réforme budgétaire.


Dans le détail, avec la réforme, il faudra avoir travaillé 8 mois sur les vingt derniers pour être indemnisé pour les moins de 57 ans ou sur les 30 derniers mois après 57 ans contre 6 mois sur les deux dernières années actuellement pour les moins de 53 ans ou sur les 36 derniers mois pour les personnes plus âgées. Conséquence, les nouvelles règles d’indemnisation écartent du droit au chômage tous ceux qui n’ont travaillé que 6 ou 7 mois sur la période de référence ou ceux qui ont effectivement travaillé 8 mois mais sur la période de référence initiale plus longue, de 24 ou 36 mois. L’impact sera aussi sur la durée globale : ainsi un chômeur de moins de 57 ans sera indemnisé jusqu'à quinze mois, contre dix-huit aujourd'hui. Ces nouvelles règles ne prévoient pas une baisse de cotisations. La réforme devrait impacter en premier lieu les jeunes, les plus précaires (intérimaires, saisonniers, salariés en contrats courts) et les séniors. 


Inacceptable pour les syndicats. "Ce n'est pas une politique d'incitation au retour à l'emploi, c'est une politique budgétaire", a réagi Olivier Guivarch, négociateur sur l'assurance chômage de la CFDT. "C'est une réforme populiste", a cinglé le secrétaire général des cadres de la CFE-CGC François Hommeril sur RMC, accusant le gouvernement de mentir pour "faire les poches" des salariés en stigmatisant les chômeurs. "Cela va faire baisser de plus de 15 % les demandeurs d'emploi qui entreront dans l'indemnisation chômage, c'est-à-dire qu'on va laisser dans la précarité et la pauvreté des demandeurs d'emploi déjà précaires" estime Michel Beaugas de chez FO qui promet d'ores et déjà d'attaquer le futur texte devant le Conseil d'Etat.
La gauche a également fait savoir son opposition alors que ces mesures ont été annoncées par le Premier ministre juste avant la période de réserve électorale imposée au gouvernement. Gabriel Attal "veut venir piquer de l'argent sur les cotisations pour venir abonder les problèmes de déficit de l'Etat", a fustigé Manuel Bompard, coordinateur national de LFI. "On nous explique aujourd'hui que c'est une mesure incitative pour relancer l'emploi, alors que la même mesure était présentée comme une nouvelle source d'économies absolument miraculeuse, il y a quelques semaines, c'est nous prendre pour des abrutis", a estimé de son côté la tête de liste PS-Place publique Raphaël Glucksmann.


De son côté, Français Bayrou a salué "une réforme que la réalité appelle et à laquelle aucune majorité ne peut échapper". Le président du MoDem et haut-commissaire au Plan a par ailleurs pointé du doigt "notamment des jeunes salariés", qui profitent selon lui du système actuel d'assurance chômage. "Il suffit de parler avec ceux qui créent l’emploi, les responsables d’entreprises, pour mesurer le désespoir qui est le leur : ils ont du travail, mais ne trouvent pas de gens pour travailler et quand ils les forment, ils partent le plus vite possible au bout de six mois parce que leurs droits sont rechargés", affirme le maire de Pau, disant s'appuyer sur des témoignages recueillis dans sa région. "C'est devenu une pratique constante et habituelle", assure-t-il, décrivant "le recours à l'intermittence comme une facilité de vie, faisant prendre en charge par la collectivité ses choix de vie personnelle".


Les experts :


- DOMINIQUE SEUX - Directeur délégué de la rédaction - Les Echos 
- EMMANUEL DUTEIL - Directeur de la rédaction - L’Usine Nouvelle 
- SOAZIG QUÉMÉNER - Rédactrice en chef - La Tribune Dimanche 
- CAROLINE MICHEL-AGUIRRE - Grand reporter au service politique - Le Nouvel Obs 
- Richard WERLY (en duplex) - Correspondant en France du site d'information suisse Blick 


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